dimanche 4 avril 2010

Us


Laissez moi, un jour, vous montrer toute l'étendue de cet apprentissage... Je le garde en réserve, bien précieusement. Ce jour, si l'on fait appel à moi, je répondrais présent car ma formation est d'abord celle d'un combattant et je ne peux l'oublier.

Vous qui m'avez vu "naître" et avec qui j'ai vraiment su jusqu'où le corps pouvait allé quand, avec l'esprit, ils ne faisaient qu'un.
Je vous le dit, oui, ça me manque parfois. Cette impression de liberté avec ces horizons qui nous paraissaient accessibles. Cet esprit d'aventure, cette fatigue, ce futur possible...

Je me souviens de ce PO avec cette sa*operie de planche irlandaise ou cette mega-sa*operie de fosse qui, en fin de parcours, pouvait parfois nous avaler mais difficilement nous recracher...
Je me souviens de cette journée de progression en rase-campagne, sous ce violent orage.
Je me souviens de notre petit groupe de combat, classé opé à 90%, le meilleur du Bataillon.
Je me souviens des épreuves, ces ateliers durant lesquels on nous en faisait baver...
Je me souviens de cette impression d'impuissance totale qui ne nous empêchait pourtant pas de persister à fournir l'effort...
Je me souviens de ces séances de tir mémorables, ces raids, ces défenses de points fixes, ces gardes, ces attaques, ces assauts, ces trajets en convois...
Je me souviens de ces campements, ces longues nuits durant lesquelles on pensait crever, ces journées qui duraient une éternité, ce froid mordant, ces marches traitresses.
Je me souviens aussi de ces responsabilités, de moi en chef de groupe, de comment on s'était perdu à la Courtine et de comment, malgré ça, on avait réussi à arriver au point donné...
Je me souviens de ces rations de combat, cette crise d'hypoglycémie, cette infection, ces blessures.
Je me souviens de ces glorieux moments, délectables au possible ; s'allonger dans un prés, sous un soleil nous apaisant de sa chaleur, fermer les yeux et se taire ... Là, notre fidèle compagne, meurtrière et protectrice à la fois contre la poitrine, le vent caressant notre visage on s'endormait quelques minutes... Ce répit, durant lequel on oubliait toutes ces perversions d'un monde moderne trop illusoire, durant lesquels le vrai bonheur nous était révélé, un bonheur brute, sauvage mais qui, au fil des siècles, voir des millénaires, est toujours resté fidèle à lui même. Un bonheur donc, qui nous submergeait, nous reposant et nous révélant le secret des choses simples oubliées depuis longtemps, trop longtemps.
Je nous revois tous, allongés dans la Verte, au milieu de nulle part...

J'ai beaucoup appris c'est sûr...



Quand je vous dis que la Police assure votre sécurité... ce n'est pas des conneries... Ces compétences acquises en vert me serviront pour servir le Bleu... (clin d'oeil à certains collègues au passé militaire plus étoffé encore que "mon maigre" à moi lol)

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