Nous... tranquillement installé dans le fourgon... Moi et mon chef nous circulons sur Paris.
J'ai la radio à porté de mains prêt à récupérer toutes les informations balancées par TNZ 75 ou 750... Les vols, les fugues, les enlèvements, les collègues en difficulté, les agressions... Je suis aussi prêt à prendre les appels du poste car nous pouvons être requis à n'importe quel moment...
Il est tard, le soleil se couche. Sa lumière rouge orangée dans le ciel dégagé me gêne les yeux, aussi je mets mes lunettes de soleil et ouvre la fenêtre pour savourer la fraicheur du soir.
Nous roulons, en fonction de notre inspiration... Nous sommes attentifs et avons l'œil sur tout ce qui nous entoure.
On discute, abordant n'importe quel sujet. Nous sommes chacun réceptif à ce que dit l'autre, encourageant celui ci sur la voie de la conversation. On se livre facilement à ce collègue, à ce chef qui nous fait confiance.
Ce sont les moments que je préfère... Nous, en uniforme, l'arme à la ceinture, parlant de n"importe quoi. Attentifs, nous n'en restons pas moins bavard.
Les gens vont et viennent, ils rentrent chez eux retrouver leur femme, leur mari, leurs enfants ou leur chat... Ils ont passé une journée harassante au boulo ou tranquille au bord de l'eau... Avec le soleil il rentre chez eux, retrouver ce qui leur est cher.
Nous on veille, prêt à intervenir si besoin, on salut, on rigole, on renseigne, on engueule, on protège...
Putain... je suis amoureux de ce boulo... de cet uniforme, de ces collègues... Je suis amoureux de cette carrière que je convoite depuis si longtemps....
Certains nous cherchent les ennuis, la tension peut vite monter... C'est dans ces moments que l'on a pas le droit à l'erreur... Il faut calmer les gens, les maîtriser, les embarquer... Il faut prendre contact, prendre des nouvelles de ces âmes laissées là, à l'abandon sous un porche ou derrière une poubelle...
Puis on continue notre chemin, roulant à n'en plus finir... On s'arrête dans des commissariats, on rencontre des collègues en opération, on avance, toujours plus loin.
Le soleil est maintenant couché depuis longtemps, un appel radio que je m'empresse de prendre nous envois sur un camp qui se situe sous un pont. Nous sommes en renfort du SAMU social. Un des gars là bas est soupçonné d'être atteint d'une tuberculose... Il faut voir pour le faire conduire dans un hôpital ...
Après ça on roule, on tourne sur Paris, on passe par les Champs Elysées éclairés. La Tours Eiffel au loin brille de toutes ses forces...
Appel radio... Gyrophare, deux tons... On fonce.
Par ma fenêtre ouverte j'arrête les voitures récalcitrantes à nous céder le passage. Je bloque les piétons suicidaires et n'hésite pas à jurer contre les c*ns en général qui n'entendent ni ne voient rien...
Mon chef est un pilote... On rejoint vite deux autres fourgons de notre brigade: voilà notre convois formé fonçant à travers la capitale.
Je sais parfaitement qui se trouve dans les véhicules devant. Je suis aux anges mais reste attentif. Police étant marqué sur nos véhicules et nous retrouvant en quartier sensible nous restons des cibles éventuelles...
On éjecte dehors... Il y a un incendie et le carrefour est blindé... Il me fait penser à un genre de tetris géant... mais vraiment mal foutu...
Il faut que l'on passe mais la sirène ne fait rien... personne ne peut bouger et ça klaxonne dans tous les sens. Je fonce au camion de derrière récupérer une collègue. A deux nous fonçons sur le carrefour, bloquons l'avenue, gérons la circulation. Les pompiers veulent passer : on leur facilite la tâche. Les gens gueulent, pas grave : nous sommes inflexibles.
...
Je ne peux rien faire d'autre de ma vie... Je ne suis qu'un flic... j'aime ça... Cette ambiance, ces gens, ces collègues qui sont bien plus que ça...
Chaque jour est différent, nous ne pouvons absolument pas prévoir ce qu'il se passera le lendemain... Nous devons sans cesse réagir vite, très vite, s'adapter, trouver une solution...
J'aime cette pression, cette adrénaline qui suit les moments de calme, de complicité... J'aime ça, j'adore ça, cela m'obsède...
vendredi 16 avril 2010
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