samedi 19 septembre 2009

Thx



Une pensée pour les Religieuses du Champ des Martyrs qui m'ont peu être donné la chance dont j'avais besoin.
Après ce présent (dont je prendrais un grand soin), je me suis renseigné sur cette Histoire de ma région qui est à l'origine du nom de ce monastère.


En voici un résumé :


(description du livre intitulé "Champ des Martyrs" de l'Abbé Uzureau)
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En juin 1789, l'Assemblée constituante décrète la suppression du Clergé comme ordre politique ; le 2 novembre 1789, elle le dépouille de tous ses biens ; en avril 1790, la religion catholique cesse d'être la religion d'État, et n'est plus qu'une simple société religieuse à côté du protestantisme et du judaïsme ; le 12 juillet 1790, la Constitution civile du Clergé est votée. Le 27 novembre 1790, les prêtres doivent prêter serment, ce qui va transformer la résistance en un devoir sacré. Dans la Vendée angevine, le refus de la population est total. « La persécution commence. Elle sera impitoyable. Après la prison, viendront les déportations, les échafauds, les massacres, les noyades, et les fusillades ». C'est le soulèvement de la Vendée. L'armée vendéenne est écrasée le 16 octobre 1793 à Cholet. On assiste à la fuite de 80 000 paysans, d'hommes d'église, nobles, qui passent la Loire. Hentz et Francastel sont nommés représentants du peuple à Angers. C'est le début d'une impitoyable répression. Angers fut la seule ville où les « jugements par F. » (fusillade) marchèrent de pair avec la guillotine de manière aussi intensive. Ils étaient assez sommaires : « nom, prénom, âge ; domicile ; as-tu passé la Loire ? As-tu été à la messe des prêtres réfractaires ? » Répondre oui à une de ces questions signifiait être fanatique, donc condamné à mort. Attachés deux à deux pour les plus valides, entassés dans des charrettes pour les malades et les infirmes, ils traversaient la ville. Un capitaine de gendarmerie témoigne « une des femmes à pied tomba évanouie dans une ornière ; on coupa de suite la chaîne, et on la jeta sur les autres malades comme un paquet de ligne sale. Arrivés sur le terrain, on les jeta dans le trou avec le peu de vie qui leur restait, et on leur tira dessus. Mon coeur se refusa à voir le reste du spectacle, mais je crois que plusieurs furent enterrés vivants ! Quant à la fusillade qui avait précédé celle dont je viens de parler, plusieurs de ces malheureux furent manqués, et l'on vit l'escorte se jeter sur ceux qui remuaient encore, les achever à coup de sabre et de baïonnette et leur casser le crâne à coups de fusil ». L'auteur cite des comptes rendus de jugements, d'arrestations, de condamnations : la liste de noms est longue (plusieurs centaines de personnes sont ainsi répertoriées). Le carnage fut total. En 1795 la Terreur est passée, et un véritable pèlerinage s'installe sur le Champ-des-Martyrs : des milliers de personnes viennent prier pour un ami, un parent, un voisin, un compagnon de captivité, sauvagement assassiné sur ces lieux. On parle de martyrs, mais aussi de miracles sur ce sanctuaire en pleine nature. Une croix de bois est plantée. Après moult vicissitudes, le 29 juillet 1852, la chapelle enfin construite est bénite. Au début du XXe siècle, un millier de messes seront célébrées chaque année dans la chapelle. Voilà, comment, sous la Terreur, près de 2 000 personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, de toutes conditions sociales, furent jugés, massacrés, puis vénérés sur le Champ-des-Martyrs"

(Présentation de l'auteur de "Les fusillades du Champ des Martyrs", Simon-Jean GRUGET )

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Né à Beaupréau, au nord de Cholet, le 14 avril 1751, Simon Gruget fut nommé vicaire à Angers le 23 septembre 1775, puis reçut le 26 avril 1784 la cure de la Trinité qu'il administra jusqu'à sa mort. Quoiqu'elle fût la plus pauvre de la ville, cette paroisse devait à l'abbaye du Ronceray toute proche, refuge des grandes familles, d'être devenue comme le rendez-vous de la noblesse angevine. Réfractaire au serment constitutionnel, l'abbé Gruget ne quitta pas sa ville et trouva dans ces maisons dévouées, des asiles que le péril lui faisait chaque jour échanger, sûr d'être partout pieusement accueilli. Son ministère clandestin lui permit de tenir un journal des événements locaux. Il a ainsi raconté, caché sur la place du Ralliement, en face de l'échafaud, quelles angoisses il éprouvait à chaque tête d'ami qu'il voyait tomber, et comment, entrouvrant une petite lucarne, il étendait les mains pour bénir et pour absoudre. A la réouverture des églises, il reprit ses fonctions publiques qu'il n'avait jamais délaissées, et s'appliqua avec un zèle tout particulier à la fondation d'écoles. Il mourut dans sa cure, le 21janvier 1840, à l'âge de 89 ans. Son coeur repose dans son église sous un petit monument, et une rue voisine, anciennement des Fossés, a prit le nom de rue Gruget."




Entre nous... quand on sait à quoi ressemblaient les places sur lesquelles se trouvait dressée la Guillotine... on a du mal à calquer cette image sur la Place du Ralliement... ça fait vraiment bizarre.


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