samedi 20 mars 2010

Racines


On a tous nos racines de profondément accrochées à une terre. Une mémoire ne faisant qu'une avec un lieu bien précis. Des paysages qui raisonnent de l'écho de nos souvenirs d'enfants, une ville, un village, une forêt, un champs, des sentiers, une maison... Ce jardin dans lequel on ne faisait pénétrer que les gens en qui nous avions confiance... Ce sanctuaire au sein duquel on se sentait à l'abri... On y a vécu nos premiers anniversaires, nos premiers Noëls, nos premières Grandes Vacances, les baptêmes...
J'attache beaucoup d'importance à ce passé qui fait mon présent.
Je me souviens de ces nuits d'étés entre amis, ces conversations qui, un coup sérieuses, un coup légères, étaient ponctuées des hululements d'une chouette. Ce ciel étoilé qui laissait la possibilité à notre oeil inquisiteur de pouvoir l'admirer dans sa plus vaste étendue. La lune, majesté des nuits découvertes, ces vols de chauves souris, ces hérissons égarés...
Je me rappelle volontiers de ces ballades en vélo, des rendez vous en foret, ces explorations et ces découvertes...
Mes plus belles escapades à cheval, ces galops de soirées en hivers alors que le brouillard enveloppait le sol pendant que le soleil disparaissait derrière les arbres en une étendu de couleurs rouges pastels. Ces renards que j'ai croisé quand je rentrais des cours, ces biches et leur faon que j'ai rencontré quand, très tôt les matins d'automne, je partais prendre le bus. Je ne compte pas les "pitits Lapin" <3 que l'on s'amusait à chercher dans la lumières des phares...

Cette maison... Ces séances de bronzage interminables au bord de la piscine l'été (avec les contages de ragots), ces jeux que nous avons pu faire, ces veillées avec tout le monde devant la cheminé, la cuisine dans laquelle on vu naissance les mets les plus succulents auxquels il m'est été donné l'occasion de goûter, ce poêle avec sa chaleur, soulageant nos engourdissements ou nous aidant à nous réveiller les jours glacials.
Ces murs raisonnent de cris, de chants, de rires, de gueulantes, de pleures... 20 ans de mon existence de graver dans cette atmosphère. Une partie de mon être y est éternellement rattaché...

Ces neiges, ces tempêtes, ces orages... quand les éléments nous montraient toute l'étendue de leur puissance, faisant trembler les vitres ou claquer les volets. Ces coupures d'électricité durant lesquelles la bougie était de mise.... Ce ciel... magnifique étendu, je n'en ai jamais eu un aussi large panorama que depuis la maison. Quand il se faisait menaçant on se sentait tout petit. Ces grêles dévastatrices, ces brumes impénétrables...
Ces douches que nous prenions quand, parfois, il nous prenait l'envie de sortir se noyer sous la pluie torrentielle d'un orage titanesque.

Ouais... mes racines sont en grosses partie là bas. La Maison familiale... Dommage que tout le monde n'y attache pas autant d'importance. Il est (je pense) important d'avoir la possibilité de rattacher le passé à autre chose qu'à sa seule mémoire (ne serai-ce que pour le simple fait de pouvoir le partager).

Aujourd'hui ce temple est souillé et je peux comprendre le mal que cela peut faire à certains proches...
Il a été pillé, investi, conquis...

Ces racines là sont pour moi manifestement condamnées... Bientôt elles n'existeront que dans les mémoires.Ces Mémoires qui, avec le temps s'altèreront et avec elles ces souvenirs qui disparaitront.
Dommage... Mes enfants ne connaitrons pas ça...

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